Le Parlement européen condamne les violations des droits et la persécution des journalistes au Cameroun

Parlement Européen
2024-2029

TEXTES ADOPTÉS

P10_TA(2025)0061

Persécution des journalistes au Cameroun, notamment les cas d’Amadou Vamoulké, de Kingsley Fomunyuy Njoka, de Mancho Bibixy, de Thomas Awah Junior et de Tsi Conrad

Résolution du Parlement européen du 3 avril 2025 sur la persécution des journalistes au Cameroun, notamment les cas d’Amadou Vamoulké, de Kingsley Fomunyuy Njoka, de Mancho Bibixy, de Thomas Awah Junior et de Tsi Conrad (2025/2627(RSP))

Le Parlement européen,
– vu l’article 150, paragraphe 5, et l’article 136, paragraphe 4, de son règlement intérieur,
A. considérant que la liberté de la presse au Cameroun se détériore; que la Constitution camerounaise reconnaît la liberté d’expression et les droits fondamentaux; que des journalistes sont régulièrement détenus, agressés, censurés et emprisonnés pour subversion, diffamation criminelle et diffusion de fausses informations et par représailles lorsqu’ils rendent compte de la crise dans les régions anglophones du Cameroun;

B. considérant que le Cameroun recourt à de longues périodes de détention provisoire et arbitraire; que parmi d’autres violations graves du droit à un procès équitable et à une procédure régulière, des journalistes sont détenus au secret et des condamnations sont prononcées par des tribunaux militaires;

C. considérant que le Comité des Nations unies contre la torture, Freedom House et le Comité pour la protection des journalistes ont récemment signalé que la police, les gendarmes et d’autres agents gouvernementaux camerounais ont arrêté, détenu, agressé physiquement et intimidé des journalistes et que, une fois détenus, les journalistes sont
souvent maltraités, torturés et tués;

D. considérant que Tsi Conrad, Mancho Bibixy, Kingsley Fomunyuy Njoka et Thomas Awah Junior sont des journalistes qui ont rendu compte de la situation dans les régions anglophones du Cameroun, y compris des abus commis au cours du conflit armé et des troubles civils persistants; qu’Amadou Vamoulké, journaliste en mauvaise santé, a été condamné à trente-deux ans de prison pour sa gestion indépendante de l’organisme public de radiodiffusion;

E. considérant que les journalistes Martinez Zogo, Jean-Jacques Ola Bebe, Samuel Wazizi et Anye Nde Nsoh ont été tués entre août 2019 et mai 2023, et que de sérieuses questions concernant l’obligation pour les auteurs de ces crimes de répondre de leurs actes demeurent sans réponse;

F. considérant que l’Union européenne est le principal partenaire commercial du Cameroun;

1. condamne les violations structurelles des droits de l’homme des journalistes commises par les autorités camerounaises, demande à ces autorités de veiller au respect de la liberté de la presse, en particulier dans la perspective de l’élection présidentielle de 2025 au Cameroun, et les exhorte à libérer immédiatement et sans condition Amadou Vamoulké, Kingsley Fomunyuy Njoka, Mancho Bibixy, Thomas Awah Junior et Tsi Conrad et à veiller, dans l’intervalle, à ce que leurs droits fondamentaux soient respectés et à ce qu’ils aient accès aux soins médicaux;

2. demande à l’Union et aux États membres d’aborder avec les autorités camerounaises les cas des journalistes détenus; demande à l’Union d’utiliser son influence diplomatique et économique pour obtenir des améliorations tangibles en matière de droits de l’homme au Cameroun;

3. prie instamment la Commission, le SEAE et les missions diplomatiques des États membres de réagir activement aux restrictions à l’encontre des journalistes, notamment en assurant une observation exhaustive des procès, en rendant visite aux journalistes en détention et en maintenant des contacts actifs avec les journalistes marginalisés ou en danger ainsi qu’avec leurs familles et leurs collègues;

4. prie instamment les autorités camerounaises de mettre un terme à leur pratique consistant à juger des civils devant des tribunaux militaires, contraire au droit international, et de cesser d’invoquer abusivement des accusations de terrorisme, de subversion et de diffusion de fausses informations dans les procédures engagées contre des journalistes;

5. demande une nouvelle fois aux États membres de soutenir une mission d’information du Conseil des droits de l’homme des Nations unies au Cameroun, compte tenu notamment du conflit dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest;

6. invite les États membres à faciliter les demandes de visa humanitaire pour les journalistes camerounais qui courent le risque d’être persécutés;

7. charge sa Présidente de transmettre la présente résolution au Conseil, à la Commission, à la vice-présidente de la Commission/haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, ainsi qu’au président, au gouvernement et au Parlement du Cameroun.

Parlement Européen: Violations des droits humains au Cameroun, Persécution des journalistes

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